Depuis plusieurs mois les habitants du grand Conakry vivent la peur au ventre. En cause, l’insécurité grandissante dans presque tous les quartiers. Il ne se passe un jour, sans qu’une attaque ne soit signalée. Outre les attaques visant des personnes pour leurs motos, les malfrats font irruption dans des concessions pour terroriser les citoyens ou mettre fin à leur vie.
Ces différentes attaques créent l’émoi dans la cité. Certains citoyens vont jusqu’à se demander que font les forces de défense et de sécurité pour venir à bout de ce phénomène.
A titre illustratif, un jeune qui partait prendre part à un concours de recrutement au sein de l’armée a croisé la mort ce jeudi, avant l’aube. Il a été la cible d’hommes armés qui ont ouvert le feu sur lui.
Face à la recrudescence de la criminalité dans le pays, surtout dans le grand Conakry, le directeur général de la police nationale a accordé un entretien exclusif à notre rédaction.
D’abord, Commissaire Abdoulaye Sampil a exprimé toute sa préoccupation par rapport à ce phénomène de criminalité. Il a par ailleurs confié qu’en plus des patrouilles diurnes et nocturnes qui s’effectuent à date, des dispositifs statiques seront mis en place à compter de ce jeudi, 23 février 2023 pour appuyer les unités de patrouille en cas de nécessité.
« Il y a eu un cas hier à Yembéyah. Les BAC n’étaient pas assez loin de cette zone, mais elles ont été stoppées par des barricades de jeunes sur la route le Prince (…). Nous avons deux unités conjointes (gendarmerie et police), avec le déploiement massif d’autres unités pour appuyer ces unités dans le grand Conakry. A compter d’aujourd’hui, ce dispositif est renforcé avec des patrouilles diurnes et nocturnes et des dispositifs statiques seront à plusieurs endroits pour appuyer les unités de patrouille (…). On a déjà une opération dénommée « Tranquillité dans la cité », avec le déploiement de près de 200 véhicules. C’est cette opération qui est renforcée. Toutes les dispositions sont prises en rapport avec le haut commandement de la gendarmerie », a-t-il confié.
Le directeur général de la police nationale a par ailleurs dénoncé le manque de collaboration entre les forces de sécurité et les citoyens qui vivent souvent avec les bandits dans les quartiers. Il a donc insisté sur la nécessité d’appuyer les efforts de lutte contre l’insécurité.
« Notre objectif, c’est d’arriver à zéro criminalité et on se bat dans ce sens. Mais c’est vrai que la criminalité a beaucoup de facteurs. On a besoin de la collaboration de la population, parce souvent les gens voient des corps étrangers dans leur quartier, mais ils ne le disent pas. A Yembéyah dont on parle, je me suis battu bec et ongles pour la construction d’un commissariat urbain, mais les élus locaux n’ont pas donné suite à ma demande, alors que les fonds existent. Et c’est sur ce terrain que le bureau du chef de quartier et ils nous ont donné une chambre pour trois policiers. Tous le monde doit s’intéresser à la problématique de l’insécurité, il n’y a pas que la police qui doit être concernée », a-t-il tenu à préciser, selon nos confrères de mosaiqueguinee
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