GUINEE- Évolution de la transition:«Je crois que nous avons perdu beaucoup de temps sur des choses qu’on pouvait faire parallèlement…» Aliou Bah

 

Chez nos confrères de Fim ce jeudi 13 avril 2023, le patron du MoDeL depuis l’étranger s’est exprimé sur le retour à l’ordre constitutionnel. Pour Aliou Bah, les autorités de la transition avaient beaucoup de bonnes cartes mais qui ont été très mal jouées malheureusement.
 
« Je pense que la transition, elle a actuellement une ligne qui est inquiétante. je crois que ceci est inquiétant dans la mesure où je l’ai dit avant, une transition plus elle prend du temps plus elle s’enlise, elle devient difficile à gérer. Quoique on peut toujours revendiquer un bilan, on peut dire qu’on voudrait refonder, on veut réaliser des infrastructures à priori tout ça est bien mais le problème c’est que ça reste et demeure une transition donc, une autorité non élue. Alors quand c’est comme ça vous avez des difficultés à faire passer parce que les chefs d’Etats de la sous-région, l’œil international au regard de tout ça c’est de dire si vous restez pendant trois ans, si vous voulez rester pendant quatre ans ça veut dire que vous êtes en train d’envoyer un message comme quoi, on a plus besoin d’être élu pour exercer un mandat dans un pays.

Donc, l’incitation transition-militaire pourrait se faire par le fait de prendre du temps à rester pour une transition. Donc, une transition au delà de deux ans, elle devient déraisonnable. C’est pourquoi il ne fallait pas se refermer dans ce piège parce que jusqu’à présent on n’a pas posé les actes allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel. Et l’inquiétude, c’est que même si à l’issue d’un dialogue qu’on souhaite et nous participons dans ce processus de négociation et tout ça, il y’a des opérations à mener dans le cadre du processus électoral, elles seront très difficiles de compresser d’autant plus que nous avons besoin de temps pour les faire. Donc, ça veut dire que le temps joue en défaveur des autorités de la transition donc en défaveur de la démocratie parce qu’il s’agit de la question de la stabilité politique et sociale du pays. Je crois que nous avons perdu beaucoup de temps sur des choses qu’on pouvait faire parallèlement. Je crois que les autorités de la transition avaient beaucoup de bonnes cartes mais qui ont été très mal jouées malheureusement», s’est-il exprimé.

Fatoumata Diaraye Bah pour Mondemedia.info

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