GUINEE- Les avocats boudent les audiences :«nous ne croyons plus aux autorités de faire de la justice la boussole et cette boussole s’est abîmée…» Me Paul Yomba

 

Les avocats dans le cadre du procès des massacres, ont déposé une lettre le 17 mai 2024, réclamant une amélioration de leurs conditions de travail et une aide juridictionnelle. À en croire l’un des conseils d’Aboubacar Toumba Diakité alias “Toumba“ le ministre de la justice n’a toujours pas répondu à cette demande. Selon Me Paul Yomba, dans l’émission “Mirador“ «Le ministre nous avait promis, avant son départ pour ses soins, qu’il allait régler cela…»

«Le mépris qu’oppose ce département face au droit de la défense, il expose nos clients à des peines perpétuelles, criminelles comme pour dire qu’ils sont destinés à la boucherie, au laboratoire et que les droits de l’homme sont relégués au second plan. Regardez les conditions de travail dans lesquelles vivent les avocats. Ils sont les premiers à venir. Nous sommes-là on dirait des gens qui viennent apprendre l’informatique avec des petites tablettes et des petits sièges. Les avocats sont assis comme des spectateurs. C’est vraiment rudimentaire les conditions dans lesquelles travaillent les avocats. Nous avons fait de notre mieux, nous avons essayé d’aider l’Etat guinéen, de faire accepter ce procès pour que cela rentre dans les annales de l’histoire judiciaire du pays et de prouver à la communauté nationale et internationale que ces compétences peuvent être bien assumées ici par nos magistrats. Le ministre nous avait promis, avant son départ pour ses soins, qu’il allait régler cela. Mais revenir tourner la veste, proclamer haut et fort qu’il ne devait rien aux accusés et qu’aucune aide juridictionnelle ne pourrait leur être accordée. Ce qui fait qu’ils sont en difficulté, ils n’ont pas leur salaire, ils subviennent difficilement aux besoins de leurs familles. Certains sont nourris que par la Maison centrale. Ce qui signifie que l’avocat qui a abandonné son cabinet depuis 9 mois ne travaille que 2 jours sur 5 et qui se voit même retirer les dossiers parce que les clients se plaignent de négligence. Pour ça, aucun avocat ne sera vu à ce procès désormais jusqu’à l’exécution complète de nos revendications. Donc, c’est irrévocable. Nous ne voulons voir que les faits, nous ne croyons plus à ce département, nous ne croyons plus aux autorités de faire de la justice la boussole et cette boussole s’est abîmée et elle n’est pas orientée vers la justice» s’est indigné Me Paul Yomba.

 

 

Fatoumata Diaraye Bah pour mondemedia.info

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