Dans l’émission “Mirador“ de Fim ce mardi 03 octobre, l’ancien ministre de l’éducation s’est exprimé sur l’actualité sociopolitique du pays, suites aux 65 ans de l’indépendance guinéenne. Dr Bano Barry, lorsqu’il y a des conflits dans un pays c’est à cause des intérêts. À l’en croire, tous les incapables qui sont dans l’administration guinéenne utilisent l’ethnie.
«Les Guinéens se reconnaissent comme des Guinéens. Je ne connais pas un Guinéen qui n’aime pas la Guinée. Nous sommes le seul pays en Afrique au sud du Sahara où il n’y a jamais un mouvement sécessionniste à l’intérieur du pays. Ça existe au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali etc; mais jamais en Guinée. Ce que les Guinéens veulent c’est être Guinéens, participer à la vie économique et politique de la nation. Nous avons eu des tensions ethniques relativement importantes, mais nous n’avons jamais connu une guerre tribale d’ampleur qui fait qu’on se déchire. Moi, comme sociologue, je pars de l’hypothèse comme tous les régimes qui se sont succédé en Guinée n’ont pas travaillé sur ce qui nous unis pour renforcer l’unité nationale. Les ethnies existent en Guinée et elles existeront toujours. Certaines ethnies vont disparaître, certaines vont renaître et d’autres vont s’agrandir parce que les ethnies c’est un corps vivant. Aussi longtemps qu’il y aura une socialisation, il y aura une ethnicisation. C’est un faux problème qui a été transformé en une véritable bombe atomique. Lorsqu’il y a des conflits dans un pays c’est à cause des intérêts. Quel est le problème en Guinée, premièrement c’est l’accès à la présidence, deuxièmement c’est l’accès à la fonction publique, troisièmement c’est l’accès au marché public et quatrièmement c’est l’accès aux services sociaux de l’Etat. En fait, toute la question ethnique en Guinée est en lien avec l’Etat et ses privilèges. Parce que tout simplement le privilège qu’on a mis en place jusqu’à présent n’est pas un système transparent qui permet en réalité une compétition loyale entre des individus sans tenir compte de leur appartenance. Et tous les incapables qui sont dans l’administration guinéenne utilisent l’ethnie”, a-t-il fait comprendre. Si on veut réconcilier en Guinée, on doit réconcilier les Guinéens avec l’État. Toutes les violences qui ont eu lieu en Guinée, les gens se sont installés sur le fauteuil de l’État pour violenter la population. C’est au nom de l’Etat que cela a eu lieu. Donc, s’il doit y avoir réconciliation, c’est une réconciliation entre les citoyens qui ont été victimes et l’Etat. Pas pour donner de l’argent, mais que les gens disent la vérité sur les faits, comment cela c’est passé et où ils ont été enterrés. Parce que ces violences ont été exécutées au nom de l’Etat», a martelé ce sociologue.
Fatoumata Diaraye Bah pour mondemedia.info