Nous ne sommes pas les seuls à trouver dans les lignes du discours à la nation du 2-Octobre 2024 du président de la transition qu’il est inutile de raisonner ceux qui pensent qu’il est devenu impossible de nous connecter à nos émotions les plus intimes le temps d’une fête et oublier définitivement ce qui confirme globalement le bien-fondé du coup d’Etat contre le troisième mandat d’il y a trois ans. Nous sommes nombreux à comprendre que la messe n’est pas nécessairement dite pour le retour à l’ordre constitutionnel, et que le temps de faire bilan et dérouler le tapis rouge à l’organisation des élections de fin de la gouvernance des putschistes viendra dans les prochains jours.
Certes, nous ne pouvons pas convaincre les sceptiques en leur expliquant que le ralentissement de notre marche vers le retour à la démocratie ne signifie pas la fin de notre pérégrination vers la Terre promise. Mais nous pouvons leur dire que notre Mamadi Doumbouya tient à son serment.
En tous cas, pour le moment, nous ne le voyons pas perdre de vue tout le bonheur de céder le fauteuil présidentiel à un civil, sortir par la grande porte, rester dans les annales comme un général qui n’a pas préféré la décision décevante de pactiser avec les nouveaux Pinochet sahélo-sahéliens qui n’auront la paix du cœur et de l’esprit tant que les victimes de leurs mesures liberticides n’obtiennent pas justice et réparation. Cela dit, à «cheval donné on ne regarde pas les dents».
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 7 octobre 2024
Diallo Alpha Abdoulaye
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