L’envie de changement est si profonde et compréhensible auprès de nos compatriotes, que certains s’autorisent parfois des comparaisons sans pertinence. Le cas le plus récent est celui du Sénégal avec l’avènement au pouvoir du duo Sonko-Diomaye.
Comme un slogan, chaque fois qu’un sujet politique est en débat, leur raccourci est de dire : “Soyez Sonko…Faites comme Diomaye…”. Sachant bien que ce sont les citoyens qui font les dirigeants, sont-ils capables de raisonner et agir comme les Sénégalais ?
Attention au phénomène de la comparaison facile qui consiste à rapprocher les résulats en ignorant la différence des processus et contextes !
Cela me rappelle certains dictateurs africains qui se félicitaient de l’élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis en 2008, alors qu’ils détruisent quotidiennement les talents de leurs pays à travers la mauvaise gouvernance.
Le Sénégal et la Guinée présentent des tableaux politiques totalement différents; de la gestion de l’administration coloniale à l’indépendance et la gouvernance publique d’après.
Léopold S. Senghor, sommité intellectuelle et premier Président du pays, a façonné une société à son image. La priorité à l’éducation, l’exemplarité des dirigeants, le vivre ensemble, le respect de la diversité et des contradictions, la promotion du dialogue, la solidité des institutions etc.
Après avoir bien geré le pays et préparé la relève, il a quitté volontairement le pouvoir sans contraintes. Tous ceux qui l’ont succédé ont été donc les résultats des bases que son leadership a fondées. Alors la suite ne pouvait être que meilleure. Il va de soi que lorsque le mérite est célébré et le mensonge combattu, la réussite sera au rendez-vous.
Je vous laisse retracer vous-même objectivement la trajectoire de la gouvernance politique de notre pays de 1945 à nos jours. Ce sera suffisant pour éviter de faire des comparaisons de surface, et de jouer au prophète de la 25ème heure (attendre le résultat pour faire l’expert).
#MoDeL
ALIOU BAH