Visé par des accusations de harcèlement sexuel envers une collaboratrice, le procureur de la CPI, Karim Khan, nie les faits. Il a demandé publiquement demandé, ce lundi l’ouverture d’investigations dans cette affaire.
Karim Khan demande l’ouverture d’une «enquête immédiate». Accusé de harcèlement sexuel par une collaboratrice, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a nié les faits et considére que «la confidentialité du Mécanisme de contrôle indépendant» de la CPI a été «violé», de même que ses droits et ceux de la victime présumée.
Karim Khan met en cause les «reportages médiatiques» publiés autour de l’affaire et demande des investigations «sur les allégations de mauvaise conduite» mais aussi sur «les circonstances entourant les processus officiels de la Cour» et ce qu’il qualifie de «désinformation».
Dans un communiqué transmis à l’AFP jeudi 24 octobre, le procureur de la CPI s’était déjà défendu, assurant qu’«il n’y a aucune vérité dans les allégations» à son encontre. Il réagissait alors à une déclaration de la présidente de l’Assemblée des Etats parties (AEP), l’organe qui supervise la CPI, confirmant qu’elle avait «été saisie» début mai concernant ces accusations, «sur la base d’un signalement d’une tierce partie».
L’alerte n’aurait en effet pas été donnée par la victime présumée elle-même, mais par une de ses collègues qui aurait fait part de ses inquiétudes à son égard. D’après le Guardian, qui a interrogé plusieurs membres du personnel de la CPI et accédé à des documents en lien avec l’affaire, il serait question d’attouchements sexuels non désirés et d’«abus» sur une longue période.
Il est fait mention d’une agression présumée au cours de laquelle Karim Khan aurait «enfoncé sa langue» dans l’oreille d’une femme. Le procureur a aussi été accusé d’avoir fait pression sur la victime présumée afin qu’elle retire ses accusations, ce qu’il nie également.
PAS DE «PLAINTE OFFICIELLE»
Jeudi, la présidente de l’AEP, Paivi Kaukoranta, avait indiqué que le Mécanisme de contrôle indépendant de la Cour n’était pas «en mesure de procéder à une enquête à ce stade» car «la personne présumée concernée a refusé de déposer une plainte officielle […] y compris lorsqu’il a été suggéré que toute enquête pourrait être confiée à une entité externe».
Sachant que «la personne présumée concernée a refusé de confirmer ou de nier explicitement au Mécanisme les faits qui avaient été rapportés par la tierce partie», il a été déterminé «qu’aucune enquête n’était nécessaire à ce stade», a-t-elle ajouté. Des mesures ont toutefois été recommandées «pour protéger les droits de chacun à l’avenir, tant ceux de la victime potentielle que de la personne présumée concernée».
Pourtant, aujourd’hui, Karim Khan demande l’ouverture d’une enquête «sans ingérence», à laquelle il promet de «coopérer pleinement». Auprès du Guardian, ses avocats se sont dits «préoccupés par le fait que la révélation d’une affaire interne confidentielle et close vise à compromettre son travail de haut niveau en cours à un moment délicat».
En tant que procureur de la CPI, Karim Khan mène notamment des enquêtes impliquant la Russie, l’Ukraine mais aussi les Territoires palestiniens et Israël.
En mai, il a notamment requis plusieurs mandats d’arrêt internationaux pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés dans la bande de Gaza et en Israël. Ils visent le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, son ministre de la Défense, Yoav Gallant, ainsi que plusieurs dirigeants du groupe terroriste Hamas.