Au plan sous régional, le Bloc Libéral note avec indignation l’échec cuisant de la CEDEAO à résoudre les problèmes de démocratie, de coups d’état, de développement et de gouvernance. Elle a trahi les idéaux des pères fondateurs de cette institution en devenant le syndicat des chefs d’Etat à la solde des intérêts étrangers et non une CEDEAO des peuples. Elle est minée par la corruption politique, le laxisme et les mécanismes pour faire respecter ses propres décisions manquent de rigueur. Le mépris des préoccupations des peuples ouest africains relatives à la gouvernance, au développement socioéconomique et aux droits de l’homme nuit à la crédibilité de la CEDEAO et à sa capacité à agir en tant qu’arbitre. De ce fait, nous assistons à une mort cérébrale de la CEDEAO. La naissance de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est l’une des conséquences de cette mort. Un espace jadis prometteur est réduit aujourd’hui à des discours d’accusations de déstabilisation et démentis.
C’est pourquoi, le BL appel sans ambigüité à la dissolution de la CEDEAO actuelle pour donner naissance à une véritable CEDEAO des peuples qui sera gouvernée par les institutions et non des chefs d’Etats qui ne se soucient que de leurs fauteuils présidentiels. Nous exigeons une CEDEAO de l’Union des Peuples Ouest Africains, qui a à cœur le développement sous régional, la paix, la société civile, les entreprises, les femmes et la jeunesse afin de renforcer l’efficacité de la CEDEAO reformée et promouvoir une intégration régionale durable.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Au niveau régional, l’Union Africaine a raté la vision de ses pères fondateurs et elle n’est plus axée sur la gouvernance démocratique et la résolution pacifique des conflits. Son rôle en matière de paix et de sécurité, y compris le soutien aux politiques de développement qui répondent aux besoins des populations africaines, est un échec.
Le Bloc Libéral exige de l’UA de faire entendre la voix des pays africains dans les affaires mondiales, notamment en matière de changement climatique, et de développement économique.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Sur le plan international, le Bloc Libéral exige de l’ONU des réformes profondes par rapport à la paix du monde et aux changements climatiques. En effet, nous constatons avec regret que l’ONU est devenue la tribune de violations graves des traités internationaux, de sa propre charte et du mépris des peuples. L’ONU joue actuellement un rôle passif dans la promotion de la paix, de la sécurité et des droits de l’homme. Partout en Afrique ses missions de maintien de la paix sont inadaptées. C’est pourquoi, le Bloc Libéral plaide pour une réforme profonde des missions de l’ONU sur tous les plans afin qu’elles s’adaptent aux réalités actuelles et de demain de notre monde.
Les agences de l’ONU comme UNICEF, PAM, PNUD, OMS, UNFPA, etc. ne peuvent plus continuer à se balader en Afrique. Elles doivent cesser d’être des Agences de « services Delivery » en lieu et place des Etats pour être des agences d’appui technique et institutionnel. L’ONU doit cesser, par le biais de ses agences, de juxtaposer et de développer des programmes de développement parallèles aux plans de développement des Etats. Chaque année, ce sont des milliards de dollar qui se volatilisent dans nos pays au nom des fameux « Country program Développement ». Et nos pays sont toujours au bas des indicateurs de développement depuis 79 ans. Cela ne fonctionne plus, il faut changer de logiciel de coopération en privilégiant le financement et l’appui technique des programmes gouvernementaux en Afrique.
En définitive, le Bloc Libéral demande à l’ONU de nationaliser les fonctionnaires internationaux qui se promènent à travers le monde afin de permettre à chaque pays de disposer d’une véritable expertise nationale pour son développement.
Enfin, le BL dénonce avec force, l’indifférence de la communauté internationale envers le CNRD. Face à l’attitude ainsi affichée, nous sommes en droit de nous poser des questions sur l’engagement des acteurs mondiaux en matière des droits de l’homme et de démocratie en Guinée.
Visiblement, la diplomatie de la communauté internationale est plus préoccupée en Guinée et en Afrique par le positionnement du leadership occidental face à la Russie et la Chine que par la défense des valeurs démocratiques. Par exemple, la Guinée, malgré les graves violations des droits humains et des libertés fondamentales, a été vite réintégrée dans les instances internationales comme la Francophonie avec les soins et les bénédictions de la France au mépris des valeurs démocratiques.
Dr Faya Millimono