Quand la lutte contre le détournement de deniers publics, la corruption et l’enrichissement illicite, ne cible pas une catégorie de personne, quand elle est faite en toute transparence et impartialité, sans passion aucune, elle requiert forcement l’attention et l’adhésion de toute la population.
Pendant la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de nouvelle Constitution à l’intérieur du pays , j’ai vu des écoles-hangar, sans tables-bancs, les enfants assis à même le sol; j’ai vu des routes en piètre état, des localités coupées du reste de la Guinée; j’ai vu des localités qui, du fait du manque criard d’enseignants, leurs enfants sont abandonnés à leur triste sort. J’ai aussi vu des localités sans centres de santé, pas même d’eau potable. Sommes-nous des damnés de la terre ?
Et pendant ce temps, on entend çà et là que des millions de dollars, américains bien évidemment, se sont volatilisés dans les caisses de l’État. Quel crime ! Je suis choqué et révolté.
Soutenir la lutte contre le détournement de deniers publics, la corruption et l’enrichissement illicite, c’est également participer à la construction de notre patrimoine commun. Oui, pour chaque franc guinéen détourné, c’est une localité qui est empêchée d’avoir une école, ce sont des femmes en travail abandonnées à elles-mêmes par manque de centre de santé, ce sont des tronçons de route qui restent à entretenir. Bref, la main du Général, comme il nous l’a promis, ne doit aucunement trembler. Plus qu’une mission sacerdotale, la réussir serait relever le plus grand challenge auquel le peuple est aujourd’hui confronté.
Sayon MARA, Juriste