Papa !
La blessure la plus difficile à cicatriser n’est pas celle que nous causent nos ennemis, mais bien celle que nous infligent nos proches par la douleur indicible de l’ingratitude.
Vingt trois coups de poignard n’ont pas réussi à faire fléchir Jules César, c’est le dernier coup de grâce donné par Brutus qui lui fit perdre l’espoir et qui lui ôta la vie.
Le dernier soupir de César criant ainsi en découvrant Brutus parmi ses assassins : « toi aussi, mon fils ?? », ce soupir là exprimait plus de désespoir et de douleur que les vingt trois couteaux plantés dans son corps ensanglanté par les sénateurs romains !!!
Voilà pourquoi, après mon limogeage de ton gouvernement en 2017 suite à nos divergences politiques, je te fis parvenir ce message plein de sincérité « Papa, aujourd’hui nous nous séparons certes, mais je te fais la promesse de ne jamais être pour toi, ce que Brutus fut pour César… »
Cher père Alpha, j’ai été à un moment donné témoin oculaire de ta générosité et de ta magnanimité envers beaucoup de personnes qui sont aujourd’hui méconnaissables.
J’ose témoigner que tu ne distinguais pas souvent entre tes ennemis et tes amis, ce qui était chez toi un défaut politique notoire. Voilà qu’aujourd’hui, ceux qui te renient en te clouant au pilori, sont ceux-là mêmes en qui tu as fondé une confiance aveugle au cours de ton règne.
Oui, aujourd’hui le vent a tourné ! Voilà que tu ressens chaque jour leurs coups de sabots comme une dague dans ta chair. Pourtant, je te sais assez fort pour en tirer à présent, des leçons sur la nature humaine.
La sagesse africaine ne dit-elle pas que « l’être humain, tant que vous n’êtes pas dans votre tombe, votre création n’est pas encore complète… »?
Où que tu sois aujourd’hui papa, sache que l’ingratitude est aussi vieille que le monde, et que tous les grands Hommes en ont goûté la saveur amère à un moment donné de leur histoire.
Sache aussi, que Dieu ne nous a pas tous créés ingrats, et qu’il existera de par le monde, des personnes qui te resteront reconnaissantes, pour tes bienfaits d’hier, aussi modestes soient-ils.
Force à toi Papa ! Merci pour hier, merci pour ce jeune homme persécuté que j’étais, et que tu as aidé à se relever et à être aujourd’hui ce qu’il est !
Un proverbe populaire Mandingue nous apprend ceci : « Dans l’au-delà, si l’ingrat ne répond pas à votre appel
c’est qu’il a honte, ne le cherchez pas ailleurs, il se trouve au fond de la géhenne… »
Ton fils Siaka Barry, à jamais reconnaissant !!!