L’aiguille et le fil de la réconciliation

Un proverbe peul nous enseigne que « si la case brûle, ce n’est pas le moment de se chamailler pour savoir qui a laissé le feu allumé. »

Ce dicton illustre à merveille la situation actuelle de notre pays, où les tensions politiques ont longtemps fragilisé le tissu national. Oui. Le président Mamadi Doumbouya se présente aujourd’hui comme une figure emblématique, incarnant une lueur d’espoir pour restaurer l’ordre et favoriser la réconciliation entre les Guinéens. Néanmoins, cette occasion unique nécessite une mobilisation collective pour être pleinement exploitée, sans céder à la tentation de « jeter le bon poisson à cause des arêtes », comme le souligne un proverbe djalonké. Bien sûr que oui !

Nous savons tous que le tissu social national peut être comparé à un pagne troué, abîmé par des divisions profondes et déchiré par des conflits récurrents. Pour le réparer, il est essentiel d’agir avec patience et discernement. Il est aussi crucial de garder à l’esprit qu’« on ne coud pas du vieux avec du neuf sans que la couture ne craque».

Alors oui, la réconciliation ne s’opère pas par un coup de baguette magique, et ce n’est pas parce que la poule a pondu que l’omelette est prête !

À ce stade, le président Mamadi Doumbouya semble avoir compris que la cohésion nationale constitue la pierre angulaire d’un avenir prospère. Cependant, la réconciliation à elle seule ne suffira pas à sortir notre pays de l’ornière. En effet, ici, chez nous, nous croyons fermement, comme le rappelait feu Mamadi Djembéfola Keita (1950-2021), que « quand le tam-tam est bien tendu, il donne un bon son ».

C’est un fait. Un pays qui ne s’engage pas dans le travail et l’effort collectif est voué à l’échec, n’est-ce pas? Nous savons que notre terre regorge de ressources et de potentialités, mais pour en tirer pleinement parti, il est impératif que chaque citoyen retrousse ses manches. Assurément, oui !

De son côté, Doumbouya doit jouer le rôle d’aiguilleur, nous guidant tous vers un travail productif, tout en cultivant un climat d’affaires propice à l’investissement et à l’innovation, comme le préconise Mountaga Keita de Tulip Industries. Sans aucun doute, oui !

C’est à travers ces actions déterminées que chacun pourra retrouver foi en un avenir meilleur. Cependant, une question demeure. Celle de savoir si nous saurons saisir cette précieuse occasion. Car, il est d’autant plus vrai que « quand l’arbre est plein de fruits, certains préfèrent jeter des pierres plutôt que de tendre la main ». Il est vrai que, nos efforts individuels et collectifs deviennent insignifiants sans la direction de Doumbouya, qui représente pour nous l’opportunité de devenir l’aiguille qui recoud le fil de notre unité d’action, pour un pays réconcilié. J’ai dit.

Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 17 mars 2025