3 mai : Une presse qui mendie et ment pour survivre, c’est du terrorisme…(Domani Doré)

Une presse qui mendie et ment pour survivre, c’est du terrorisme….
Journée Internationale de la Presse
Et si on parlait d’indépendance… mais de la vraie ?
Chaque 3 mai, le monde rend hommage à la liberté de la presse. On célèbre les journalistes, les médias, les reportages courageux. Mais derrière les grands mots, se cache souvent une réalité alarmante, c’est-à-dire une presse dépendante, parfois affamée et fragile.
Parce que ce n’est pas seulement le silence qui tue la presse, c’est aussi la précarité, la faim, l’absence de modèle économique durable.
Ce n’est pas la faute des journalistes. Ce n’est pas la faute des rédactions. C’est la faute d’un modèle qui ne permet pas à la presse de vivre et travailler dignement.
On ne peut pas demander à une presse affamée d’être indépendante.
On ne peut pas exiger du courage à ceux qui, le ventre vide, doivent choisir entre dire la vérité… ou conserver leur poste.
On ne peut pas espérer une information juste, si chaque ligne est écrite dans la peur… ou pire, dans l’espoir d’un virement, d’un billet d’avion ou d’une faveur.
Un journaliste qui rafistole un article pour salir une réputation dans l’espoir d’entrer en contact avec un tiers et ensuite demander une aide pour un proche malade…
Une presse qui mendie.
Une presse qui manipule pour survivre.
Ce n’est pas du journalisme, mais du terrorisme.
Mais on peut avoir une presse qui entreprend. Une presse qui se structure. Une presse qui sait créer de la valeur.
Oui, une presse entrepreneuriale est possible.
Une presse qui :
> crée ses propres produits et services,
> développe ses plateformes numériques,
> vend des formats pédagogiques, des analyses, des podcasts, des événements,
> bâtit une communauté anonyme prête à payer pour de l’information de qualité.
Une presse qui ne court plus après les petits contrats, mais qui inspire confiance, attire les grands partenariats et qui peut faire le choix de la morale dans le traitement de l’information.
Une presse qui propose de la valeur, pas seulement des scoops.
Une presse qui investit dans la formation, le marketing, la tech, la gestion.
Une presse qui vend sans se vendre.
Ce n’est pas facile. Mais c’est possible.
En ce 3 mai, je rends hommage aux journalistes dignes, intègres que j’ai le privilège de côtoyer pour la plupart, mais je leur lance aussi un appel en tant que citoyenne.
N’attendez pas qu’on vous finance pour exister.
Construisez votre propre force.
Car une presse forte, c’est une démocratie qui respire. Et une démocratie qui respire, c’est un peuple qui choisit en conscience.
Domani Doré
Entrepreneure & Coach en leadership politique
Ex-Ministre, Ex-Députée
Témoin et actrice du possible…