Déclaration de Libreville : un engagement commun pour des transitions démocratiques solides en Afrique centrale et de l’Ouest

À Libreville, le 6 mai 2025, les travaux de la Conférence des présidents de Parlement, axés sur « le rôle des institutions législatives de transition dans le retour à un ordre constitutionnel durable en Afrique centrale et de l’Ouest », se sont poursuivis ce mardi au Palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale gabonaise.

L’un des temps forts de cette journée a été l’animation de la Session 4, modérée par le Président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa KOUROUMA. Intitulée « le Parlement et les attentes des citoyens : défis liés à la sécurité et aux inégalités », cette Session a permis de riches échanges autour du rôle crucial des parlements dans la réponse aux besoins des populations, notamment en matière de gouvernance, d’inclusion et de sécurité.

Dans son intervention, le Président du CNT a rappelé que la légitimité des institutions parlementaires repose avant tout sur leur capacité à représenter efficacement les citoyens, en particulier en période de transition. Il a mis en garde contre le risque de déconnexion entre élus et électeurs, soulignant que lorsque la frustration populaire grandit, ce sont les parlements qui paient les frais. Il a également plaidé pour une meilleure prise en compte des minorités dans les processus décisionnels, estimant que le repli social se termine toujours par des crises sociales majeures.

Insistant sur le rôle du Parlement comme catalyseur de la bonne gouvernance, le Président de la représentation nationale a évoqué l’importance des commissions parlementaires Défense et Sécurité dont le rôle est primordial pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale et dans le renforcement de l’État de droit. Dr Dansa KOUROUAMA a également appelé à renforcer les outils de communication institutionnelle. Sous son leadership, la première télévision parlementaire a été mise en place en Guinée. Il a invité les autres parlementaires à ne point négliger les réseaux sociaux, afin de favoriser la redevabilité et le dialogue avec les citoyens.

La conférence s’est conclue par l’adoption de la Déclaration de Libreville, signée par l’ensemble des délégations participantes, dont celle de la Guinée. Cette déclaration se structure autour de trois axes principaux :

Des constats partagés :
• L’existence d’une fracture persistante entre les attentes citoyennes et les institutions de gouvernance avant les transitions ;
• Les transitions politiques actuelles traduisent une volonté populaire de refondation de l’État ;
• La stabilité politique est la condition sine qua non d’un retour durable à l’ordre constitutionnel.

Des principes affirmés :
• L’attachement commun aux valeurs démocratiques, à l’État de droit, aux droits humains, à la bonne gouvernance et à l’inclusion ;
• La volonté de promouvoir des pratiques politiques transparentes, participatives et inclusives.

Des engagements mutuels :
• Le renforcement de la confiance entre les institutions et les citoyens ;
• La promotion par les parlements de transition, la transparence, le dialogue national et la cohésion sociale ;
• L’appui à l’organisation de processus électoraux crédibles et la mise en place d’institutions démocratiques durables.

La Déclaration de Libreville marque une étape importante dans la coopération interparlementaire régionale et trace une feuille de route commune pour des transitions réussies, inclusives et porteuses de stabilité pour l’Afrique centrale et de l’Ouest.

Oumar DIAKHABY
DCI-CNT