Dans une République où trop souvent la parole remplace l’action, Bella Bah fait exception. Il ne parle pas fort, mais il fait grand. Il ne s’agite pas dans les plateaux, il agit dans les salles de classe. Là où l’État abandonne, lui, construit. Là où les ministres improvisent, lui, planifie. Là où la politique divise, lui, élève.
Fondateur du Groupe Scolaire Les Dragons, Bella Bah n’a pas seulement créé une école, il a bâti une vision. Une forteresse de discipline, de rigueur et d’ambition où chaque élève apprend à conjuguer avenir avec exigence. Son établissement est devenu un sanctuaire de mérite dans un paysage éducatif miné par la résignation.
Mais l’homme n’est pas que bâtisseur d’école. Il est aussi pilier central de l’Association Guinéenne des Écoles Privées, où il défend avec ferveur une idée simple mais révolutionnaire : l’éducation n’est ni un privilège, ni un commerce, mais un droit structurant pour la République. Il alerte, coordonne, mobilise, fédère. Il fait entendre la voix des pédagogues dans un pays où l’on préfère souvent celle des propagandistes.
Sa dernière leçon magistrale ? Deux élèves guinéens sacrés champions mondiaux de dictée au Canada. Un triomphe sans budget étatique, sans sponsor gouvernemental, sans fanfare officielle. Mais avec la force des partenariats construits : l’appui de l’ambassade des États-Unis, la solidarité de familles engagées, l’accompagnement d’écoles partenaires, le soutien de bénévoles passionnés.
Bella Bah, c’est un patriotisme lucide. Sans drapeau sur les épaules, mais avec la Guinée dans le cœur. Il n’arpente pas les couloirs du pouvoir, mais façonne ceux du savoir. Il ne revendique rien, il prouve tout. Il ne crie pas, il forme. Et ce sont ses élèves qui parlent pour lui, avec des trophées, des bourses et des rêves concrets.
Dans une époque où beaucoup veulent briller, lui éclaire.
Dans un pays où l’on cherche des héros, lui se contente d’être utile.
Bella Bah est ce que devrait être un ministre de l’Éducation. Il en a la rigueur, la vision et la légitimité. Il lui manque juste le décret.
Mais qu’importe le titre, puisqu’il a déjà le respect du peuple et l’admiration des enfants.
Alpha Issagha Diallo
Écrivain, témoin du réel