Il faut oser. Oser encenser un homme que l’histoire récente de notre pays a déjà relégué au rang des girouettes politiques. Il faut une témérité rare pour présenter Ousmane Gaoual Diallo comme modèle de cohérence, d’efficacité ou de transparence alors que son parcours même contredit chaque mot de cette dithyrambe.
Naby Idrissa Diallo, dans un élan de lyrisme zélé, nous brosse le portrait d’un porte-parole méthodique, pédagogique, structurant. Un homme providentiel de la parole gouvernementale. Mais à y regarder de plus près, que reste-t-il de ce vernis flatteur ?
1. Un porte-parole devenu relais de propagande
Depuis qu’il a rallié le CNRD, Ousmane Gaoual n’est plus un homme de parole, mais un homme à la solde de la parole d’un autre. Loin d’éclairer l’actualité, il l’obscurcit. Il ne l’explique pas, il la maquille. Pire, il défend aujourd’hui, avec une ferveur aveugle, les pratiques mêmes qu’il dénonçait hier avec virulence. Où est la cohérence ?
2. La transparence ? Ou l’opacité maquillée ?
On parle de pédagogie. De clarté. Mais qui peut oublier les volte-face d’Ousmane Gaoual sur la durée de la transition, la répression des manifestants, l’arrestation d’opposants comme Aliou Bah ou Foniké Menguè ? Il ne répond plus, il esquive. Il ne clarifie plus, il brouille. Ses prises de parole sont devenues des paravents, non des fenêtres.
3. La parole d’État, prise en otage
Faire d’Ousmane Gaoual le parangon de la communication institutionnelle, c’est méconnaître l’essence même d’une parole d’État : la constance, la vérité, la hauteur. Un porte-parole d’État ne peut être l’ombre portée d’un régime illégitime, encore moins l’exécuteur verbal de décisions liberticides.
4. Une modernisation par le vide
On vante son adaptation aux codes numériques, sa proximité avec les jeunes. Mais les jeunes qu’il prétend atteindre, ce sont aussi ceux qu’il fait arrêter. Ceux qu’il gaze. Ceux qu’il trahit. La modernité ne se résume pas à un compte Facebook bien alimenté : elle se mesure à la capacité de défendre les libertés fondamentales. Et sur ce terrain, son bilan est désastreux.
5. Une crédibilité ruinée par la trahison
Naby Idrissa évoque l’expérience d’Ousmane Gaoual à l’UFDG comme un atout. Mais c’est précisément cette expérience qui rend sa trahison plus douloureuse. Il est passé du statut de porte-flambeau de l’opposition à celui de cireur de bottes d’un pouvoir illégitime. Ce n’est pas un passage de témoin, c’est un retournement de veste.
Conclusion : la parole ne suffit pas, il faut la vérité
Dans une démocratie, le porte-parolat n’est pas une scène pour comédiens politiques. C’est une tribune de responsabilité. Il ne s’agit pas de parler fort, mais de parler vrai. Et sur ce point, Ousmane Gaoual a perdu ce qui faisait jadis sa force : sa crédibilité.
En définitive, cette tribune est un chant de louange sans musique. Une tentative de blanchiment politique par l’encre. Mais l’encre, aussi élégante soit-elle, ne suffira jamais à effacer les faits.
Alpha Issagha Diallo