Il paraît que mon koto Lamarana Petty Diallo a parlé. Il s’est levé, comme on se lève pour déclamer une tragédie.
Mais ce n’était pas du théâtre. C’était pire. C’était l’ambition décomposée en flatteries, la trahison rhabillée en lucidité, le déshonneur servi à la louche.
Il s’est permis de « voler dans les plumes » de Cellou Dalein Diallo, comme si on pouvait s’attaquer à un aigle en étant une mouette de plage.
Il a tenté de rabaisser l’homme. Résultat ? Il s’est rapetissé lui-même.
Lamarana « Petty ». Oui, petit. Par les idées, par la posture, par la mémoire.
Il encense Mamadi Doumbouya, le tombeur de la Constitution, le fossoyeur du droit, le distributeur de promesses creuses comme ses discours.
Il l’encense comme on s’accroche à un radeau, espérant que la prochaine vague soit un poste.
Il applaudit la transition, oubliant que l’UFDG n’a pas besoin d’opportunistes en quête d’identité, mais qu’elle se concentre avec méthode sur l’organisation de son Congrès du 6 juillet 2025.
Ils ont allumé la machine. Mais même à distance, son pilote légitime, attitré, la conduira par télépilotage. Et ils seront broyés.
Petty ne parle pas. Il gémit. Il ne critique pas. Il implore.
Ce n’est pas une prise de parole. C’est une soumission publique.
Il n’est pas réformateur. Il est reformatté.
Il n’est pas rebelle. Il est recyclé.
Il n’est pas un dissident. Il est un quémandeur de strapontins.
Où était-il, ce tribun d’occasion, quand les militants se faisaient tirer dessus à Bambéto ?
Quand Cellou Dalein Diallo était assiégé à son domicile ?
Quand Roger Bamba mourait en prison ?
Quand Foniké, Billo, Marouane disparaissaient dans les couloirs de la peur ?
Il était silencieux. Il attendait son tour.
Et aujourd’hui, il parle. Parce qu’il pense que la place est libre.
Mais le peuple militant n’oublie pas. Il n’oublie pas les absents de la lutte, les abonnés absents de la rue, les convertis de dernière minute.
Lamarana Petty aurait voulu exister.
Il s’est révélé.
Et c’est triste.
On ne s’élève pas en salissant ceux qui ont tenu bon.
On ne se construit pas en crachant sur celui qui incarne la constance.
Cellou Dalein Diallo n’est ni roi, ni messie. Il est symbole.
Et face aux vents, il reste debout.
Toi, tu es un courant d’air.
Tu as parlé, Koto Petty. Tu aurais mieux fait de te taire.
Alpha Issagha Diallo
Militant libre et mémoire vivante des trahisons