Une étape décisive a été franchie ce mardi au siège du Conseil National de la Transition (CNT) en Guinée. Le président du CNT, Dr Dansa Kourouma, a reçu ce mardi 17 juin 2025 son homologue libérien, Richard Nagbe Koon, président du Parlement du Libéria, pour discuter d’une initiative historique : la création d’un Parlement sous-régional de l’Union du Fleuve Mano
Cette rencontre stratégique marque le début d’un processus parlementaire de grande envergure entre les quatre pays membres de l’union – la Guinée, le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire. Objectif : doter l’Union d’une instance législative commune capable de porter la voix des peuples de cet espace d’intégration naturelle, riche en ressources minières, agricoles et forestières.
« Depuis sa création en 1967, l’Union du fleuve Mano n’a pas encore achevé son intégration institutionnelle et politique », a rappelé Dr Dansa Kourouma. Il a salué l’initiative de son homologue libérien, expliquant que cette dynamique vise à construire un cadre parlementaire renforcé, qui reflétera les aspirations communes des peuples riverains. Trois grands défis ont été identifiés : l’achèvement institutionnel, la construction d’infrastructures de base et l’engagement politique fort des gouvernements respectifs.
« cette initiative de mise en place de ce parlement pour mieux représenter les peuples de l’espace Mano- River qui est un espace d’intégration naturelle, avec des cours d’eaux qui nous unissent, des vastes forêts et aussi des potentialités en termes de ressources agricoles et minières. Et nous allons très prochainement organiser une réunion à l’initiative de l’Iberia, qui va se tenir sûrement à Mano-River, où les quatre présidents des parlements des pays concernés vont se réunir pour essayer de poser les bases, les conditions et les modalités de mise en place de ce Parlement sous-régional pour parachever. Avec le Parlement des autres pays, Liberia, la Sierra Leone et la Chambre des représentants. Le deuxième défi le plus important est un défi infrastructurel. Pour parler d’intégration, il faut vous donner les moyens de construire les infrastructures de qu’il faut. Les infrastructures de transport, les infrastructures de communication et les infrastructures pour abriter les institutions qui seront fruits de cette intégration. Et le troisième défi qui est un défi réel aussi important, C’est l’engagement politique des exécutifs des différents États. Quelle que soit la volonté du Parlement, ils tirent leur légitimité du peuple. Et quelle que soit votre vision, vous ne pouvez pas avoir les moyens sans un réel engagement président des différents États et des gouvernements des différents États. Ces trois défis me semblent être des défis essentiels qu’on doit pouvoir analyser et trouver des pistes de solutions pour que notre processus d’intégration soit réel et effectif. » A soutenu le President du CNT Guinéen
De son côté, le président du Parlement libérien, Richard Nagbe Koon, s’est félicité de la réponse favorable de la Guinée. Il a souligné l’importance de parler d’une même voix pour mieux défendre les intérêts communs des quatre nations membres.
«Bien que le pays soit en transition, nous savons que le pays joue un rôle essentiel dans l’union du fleuve Mano. C’est à cet effet que nous avons décidé de venir nous rendre visite et faire de sorte que nous puissions travailler main dans la main avec les trois autres pays, qui sont le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire, pour mettre en place un organe législatif de la Mano-River Union, pour que nous puissions parler d’une même voix et défendre les mêmes aspirations. Et vu que le président a déjà accepté la proposition que nous lui avons faite par rapport à la mise en place d’un organe législatif de l’union du fleuve Mano, il se rendra très prochainement au Libéria, où nous allons, avec les trois autres présidents, essayer de discuter et mettre en place un comité de travail. Et au final, avoir un communiqué conjoint par rapport à une déclaration sur la mise en place», a-t-il affirmé.
Cette future rencontre posera les bases d’un comité de travail conjoint et aboutira à une déclaration commune pour la création officielle du Parlement de la Mano River Union.
La volonté de renforcer l’intégration sous-régionale par la mise en place d’un Parlement commun de la Mano River Union témoigne d’un tournant majeur dans la coopération politique en Afrique de l’Ouest. Si les défis sont nombreux, l’engagement affiché par la Guinée et le Libéria montre que la dynamique est lancée. Reste maintenant à concrétiser cette vision collective à travers des actions coordonnées et un soutien ferme des chefs d’État de la région.
Mondemedia.info