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Narcotrafic : L’aéroport international de Conakry ou le centre de transit facile de la drogue.

Il y a quelques années, la Guinée était devenue la plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l’ouest grâce à un cartel qui n’hésitait pas à affréter des vols spéciaux pour assurer le transport de leurs cargaisons de drogue. Ces avions atterrissaient tant à l’aéroport international de Conakry-Gbessia que dans les aérodromes installés à l’intérieur du pays, malgré l’absence des vols intérieurs en Guinée depuis une vingtaine d’années.

Entre 2009 et 2010, l’arrivée des militaires au pouvoir sous l’égide du capitaine Moussa Dadis Camara va changer la donne grâce à sa détermination à mener une lutte acharnée contre les narcotrafiquants dont certains barons avaient commencé à élire domicile à Conakry, menant ainsi une vie ostentatoire. La lutte sans relâche du capitaine Dadis contre les narcotrafiquants avait contraint certains barons à quitter le pays pour s’exiler, abandonnant ainsi la Guinée, devenue aussitôt ancienne plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l’ouest. En décembre 2010, élu président de la République, Alpha Condé crée en janvier 2011, le Secrétariat d’Etat à la présidence Chargé de la lutte contre la drogue et le crime organisé qu’il confiera au Colonel Moussa Tiegboro Camara, un officier supérieur de la gendarmerie ayant mené la lutte contre le narcotrafic aux côtés du capitaine Dadis Camara. Connu et reconnu pour sa détermination et son engagement à mettre hors d’état de nuire tous les trafiquants de drogue, le colonel Thiegboro va instaurer au  sein de son service de nouvelles dynamiques de lutte contre la criminalité et la drogue.

Ainsi, de janvier 2011 en janvier 2018, le Secrétariat d’Etat à la présidence Chargée de la lutte contre la drogue et le crime organisé a enregistré, entre autres, plusieurs saisies de drogues suivies d’arrestations de passeurs. Derniers cas de saisie en date est celui du 29 janvier 2018. Ce jour les agents de la lutte contre la drogue et la douane de l’aéroport ont procédé à l’arrestation d’un suspect du nom de Youssouf Cherif de nationalité nigériane possédant 74 boulettes de cocaïne qu’il avait ingérées avant son départ, soit 1,5 Kg de cocaïne.

Comment cet homme a échappé au contrôle de la douane et de la police ?

Selon nos sources, Youssouf Cherif serait sorti de l’aéroport par le salon VIP par la complicité de AB dit Papus, l’assistant technique du commissaire de l’aéroport de Conakry-Gbessia. D’autres sources révèlent que ce dernier serait le véritable patron du salon VIP. Il est le seul gérant depuis 11 ans. Le plus souvent, c’est par ce salon que la drogue traverse sans aucun contrôle des services de douane et de la police des frontières. Jeudi dernier, Papus et deux autres Nigérians qui travaillent à l’aéroport de Conakry ont été aussi arrêtés. Ils se trouveraient actuellement détenus au secrétariat chargé de la lutte contre la drogue et le crime organisé pour des fins d’enquêtes. Actuellement, les agents de la lutte contre la drogue brillent par leur contrôle à l’aéroport. L’objectif est de poursuivre les enquêtes afin de procéder à l’arrestation des complices du trafic de drogue et autres trafics, notamment l’or, le diamant et voir même d’importantes sommes d’argent en devises étrangères.

A ce jour, force est de reconnaitre que le salon VIP de l’aéroport de Conakry est devenu le lieu de passage facile de la drogue. Toute chose qui ternit l’image de la Guinée d’où l’inquiétude des citoyens à savoir : Qui entretient ce business ? Le chef de l’Etat devrait en toute urgence jeter un œil sur l’aéroport de Conakry, où, selon nos informations, un autre Nigérian serait le seul responsable des vols spéciaux. « Personne n’ose demander le contenu des bagages de ces petits avions », a indiqué un travailleur de l’aéroport, requérant l’anonymat.

Par Amadou Hamzah Bah pour infospremiere.com

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