Lors d’un sommet virtuel de la Cédéao, les pays d’Afrique de l’Ouest ont exigé lundi la démission de 31 députés jugés mal élus et des législatives partielles. Ils ont également menacé de sanctions les opposants à leur plan de sortie de crise, qui prévoit un gouvernement d’union nationale et une recomposition de la Cour constitutionnelle.
À l’occasion d’un sommet extraordinaire entre dirigeants des pays ouest-africains, qui s’est tenu lundi 27 juillet par visioconférence, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a menacé de sanctions ceux qui s’opposeront à son plan de sortie de crise au Mali, qui prévoit le maintien au pouvoir du président Keïta, mais prône la constitution rapide d’un gouvernement d’union nationale et des élections législatives partielles.
Les 15 chefs d’État de la Cédéao ont prévu un régime de sanctions « contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation », à mettre en œuvre avant vendredi, a déclaré en conclusion des travaux le président en exercice de l’organisation régionale, le chef de l’État nigérien Mahamadou Issoufou, selon le texte de son discours obtenu par l’AFP.
Le sommet a appuyé les recommandations de la médiation menée par la Cédéao sous l’égide de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, qui n’ont jusqu’ici pas obtenu l’aval du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), qui réclame depuis le mois de juin la démission du chef de l’État malien Ibrahim Boubacar Keïta, a-t-il expliqué.
« Recomposition rapide de la Cour constitutionnelle »
Pour sortir de la crise dont l’élément déclencheur est une décision controversée de la Cour constitutionnelle, qui a révisé partiellement les résultats des législatives de mars-avril, ces demandes incluent la « démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le président du Parlement », Moussa Timbiné, a indiqué le président de la Cédéao.
La majorité du président Keïta devra « tout mettre en œuvre pour obtenir cette démission qui ouvrira la voie à des élections partielles ». En attendant, le Parlement « pourra fonctionner avec les 116 députés restants », a dit Mahamadou Issoufou.
Le sommet préconise également une « recomposition rapide de la Cour constitutionnelle », dont les trois membres choisis par le Parlement seront désignés après la démission des 31 députés contestés. En cas de blocage, le président Keïta pourra nommer les neuf membres de la Cour, a-t-il dit.
Conformément au plan déjà présenté, les chefs d’État ont également demandé lundi la « mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile ». Ils « encouragent » en particulier le Mouvement du 5-Juin à « participer » à cet exécutif « dans un esprit de patriotisme ».
Les ministres régaliens « pourront être nommés avant la formation d’un gouvernement d’union nationale », a aussi expliqué le président en exercice de la Cédéao, citant « la Défense, la Justice, les Affaires étrangères, la Sécurité intérieure et les Finances ».
Avec AFP