Cet ancien enfant-soldat devenu commandant de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) était poursuivi pour 70 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par le groupe de Joseph Kony dans le nord de l’Ouganda entre 2002 et 2005. Il a été reconnu coupable pour 61 des chefs d’accusation retenus contre lui par la Cour pénale internationale.
À l’issue d’un procès qui a duré cinq ans, celui qui était l’un des principaux chefs de la LRA a été reconnu responsable pénalement de nombreuses exactions commises dans le nord de l’Ouganda entre 2002 et 2005. Ses avocats avaient essayé de dépeindre cet ancien enfant-soldat comme victime lui-même de la LRA, mais la Cour n’a pas suivi ce raisonnement puisqu’elle a déclaré Dominic Ongwen coupable de 61 des 70 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portés contre lui.
Meurtres, viols, pillages, tortures, actes d’esclavage sexuel et mariages forcés, enrôlement d’enfants soldats, le juge Bertram Schmitt a détaillé pendant près de deux heures les actes commis par les hommes de Dominic Ongwen, et par l’accusé lui-même, notamment les massacres dans les camps de réfugiés de Lukodi, Pajule, Odek et Abok.
« Sa culpabilité a été établie au-delà de tout doute raisonnable », a conclus le magistrat à l’issue de ce verdict exhaustif. Dominic Ongwen n’a pas « agi sous la contrainte », il n’existe « aucune preuve de maladie mentale » ayant aboli son discernement. « Il était apprécié par ses hommes », « il aurait pu quitter la LRA et Joseph Kony comme d’autres commandants, mais il ne l’a pas fait ». Il ne peut donc bénéficier d’aucune exonération de responsabilité, selon la Cour.
« Avoir souffert et avoir été une victime dans le passé n’est pas une excuse pour commettre des crimes à nouveau », avait mis en avant la procureure Fatou Bensouda durant la procédure. Plus de 130 experts et témoins ont participé à ce procès, quelques 4 000 victimes étaient représentées.
Désormais, les avocats de Dominic Ongwen ont 30 jours pour contester le verdict. Il faudra en revanche encore attendre pour connaître la peine fixée. Dominic Ongwen encourt la prison à vie et on verra à ce moment-là si son passé d’enfant-soldat, enlevé et entrainé à devenir une machine de guerre, tiendra lieu de circonstance atténuante.