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PROCHE-ORIENT: nouveaux bombardements israéliens sur Gaza, un émissaire américain sur place

Depuis lundi, les affrontements entre Israël et le Hamas se poursuivent. Les bombardements ont tué 10 personnes d’une même famille palestinienne ce samedi 15 mai à Gaza. Le dernier bilan fait état de 126 morts dans les raids aériens sur l’enclave palestinienne, 10 morts dans des heurts avec l’armée israélienne en Cisjordanie et 9 morts côté israélien.

Depuis lundi et le début des hostilités, Gaza est écrasée sous les bombes de l’armée israélienne, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Les avions de combats bombardent l’enclave palestinienne. Pas de répit, nuit et jour, les bombes s’abattent, et dans les rues de Gaza où vivent deux millions de Palestiniens sous blocus israélien, les carcasses des immeubles pulvérisés s’accumulent.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a prévenu que son armée infligerait de sérieux revers au Hamas. L’armée israélienne affirme cibler les positions du Hamas et notamment des sites de lancement souterrains car c’est à partir de ces positions que les groupes armés palestiniens tirent leurs roquettes sur les villes israéliennes. 90 % d’entre elles sont interceptées par le Dôme de fer, le dispositif anti-missiles de l’armée.

J’ai cru que j’allais mourir, toutes les fenêtres de notre maison avaient été détruites. Le verre a explosé et failli me tuer dans mon sommeil.

Témoignages de jeunes habitants de Gaza

Murielle Paradon

Dans les territoires israéliens et palestiniens, les violences se propagent. Depuis plusieurs jours déjà, les villes israéliennes mixtes où vivent Juifs et Arabes sont le théâtre d’affrontements intercommunautaires. La Cisjordanie se soulève également contre les forces d’occupation israéliennes déployées sur place.

Des affrontements qui risquent de se poursuivre. Ce samedi, les Palestiniens commémorent le 73e anniversaire de la Nakba, « la catastrophe ». En 1948, lors de la création de l’État d’Israël, 700 000 Arabes ont été chassés de leurs terres et contraint à un exode forcé.

Arrivée d’un émissaire américain pour des pourparlers.

Afin d’entamer des pourparlers et tenter de trouver une solution diplomatique à cette crise, le haut responsable du département d’État américain chargé des affaires israéliennes et palestiniennes, Hady Amr, est arrivé ce samedi au Proche-Orient. Il doit rencontrer des dirigeants israéliens à Jérusalem avant de se rendre en Cisjordanie occupée pour des entretiens avec des responsables palestiniens.

L’objectif de cette visite est d’encourager les deux parties qui s’affrontent depuis lundi à parvenir à un « calme durable » dans la région, a déclaré la porte-parole adjointe du département d’État, Jalina Porter. C’est également une manière pour Washington de faire taire les critiques. Les autorités américaines sont effectivement accusées de ne pas avoir fait assez afin de mettre fin à la violence après avoir bloqué une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue vendredi.

« Pas encore d’issue politique très claire »

Doublé d’une escalade entre Arabes et Juifs dans plusieurs villes mixtes d’Israël, le conflit atteint un niveau de violence inédit depuis des décennies, selon la police israélienne. Mais quelle est la part de responsabilité du Premier ministre Benyamin Netanyahu ? « Il y a ceux qui disent qu’il n’y est pour rien et qu’il n’a peut-être pas prévu les choses, qu’il n’a peut-être pas envisagé ou qu’il a sous-estimé l’émotion qu’allait susciter l’entrée de policiers israéliens dans la mosquée al-Aqsa. Mais quand on sait le contexte politique, que quelques jours avant, il avait remis son mandat pour former le gouvernement parce qu’il avait échoué à le faire et que c’était le candidat de l’opposition qui était sur le point de réussir cette manœuvre, on se dit que même s’il n’est pas l’organisateur de tout cela, c’est vrai que cela le sert », analyse Denis Charbit, professeur de sciences politique à l’université ouverte d’Israël.

Benyamin Netanyahu pourrait bien tirer parti sur le plan politique de ce regain de tensions. « Ses intérêts, c’est de rester au pouvoir. Mais en même temps, c’est aussi de savoir tirer parti des événements. Et vraisemblablement il y parviendra, puisqu’on a annoncé que Naftali Bennett renonce à l’idée de former un gouvernement d’alternance », estime le professeur avant de conclure : « Il n’y a pas encore d’issue politique très claire, mais Netanyahu, vraisemblablement, a encore une chance de rester au pouvoir pour quelque temps. »

 

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