La Première ministre britannique a annoncé ce vendredi qu’elle quitterait le 10, Downing Street le 7 juin prochain. Ce départ interviendra au lendemain de la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni et alors que le pays est toujours dans l’impasse concernant la tenue du Brexit.
Theresa May a annoncé ce vendredi sa démission, suite à son échec à faire adopter son plan de retrait de l’Union européenne.
La voix étranglée par l’émotion, la Première ministre a précisé qu’elle démissionnerait de ses fonctions de cheffe du Parti conservateur – et donc de cheffe du gouvernement – le 7 juin, dans une allocution prononcée devant le 10, Downing Street, écrit l’AFP.
Elle a exprimé, au bord des larmes, « un profond regret de ne pas avoir été capable de mettre en oeuvre le Brexit » .
Sa voix s’est cassée au moment de terminer sa brève déclaration en proclamant son « amour » pour son pays, la dirigeante masquant l’émotion qui la submergeait en faisant volte-face pour se diriger vers ses bureaux.
Le mandat de Theresa May, aux airs de chemin de croix tant elle a rencontré d’adversité, de critiques voire de complots au sein de son propre parti, restera comme l’un des plus courts de l’histoire des Premiers ministres britanniques depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Le successeur de la Première ministre britannique sera nommé d’ici la pause parlementaire le 20 juillet, a annoncé le Parti conservateur dans un communiqué.
Le parti, indique encore l’AFP, tiendra une succession de votes des députés tories afin de déterminer deux candidats qui seront ensuite soumis au vote des militants.
Les Londoniens ne se réjouissent pas
A la gare de Charing-Cross, les Londoniens en majorité favorable au maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne ne se réjouissent pas du départ de Theresa May, écrit notre envoyée spéciale à Londres, Béatrice Leveillé :
« C’est terrible ! Ma petite amie est française, elle est originaire de Lyon et c’est très inquiétant notamment sur un plan personnel ». Et qui pour remplacer Theresa May ?
« Ils sont tous horribles ; l’option la plus probable est Boris Johnson et ce serait un désastre pour notre pays. On est dans la pire des situations. »
Pour cette femme, «
elle n’a pas sû régler cette question du Brexit. Je suis désolée pour elle parce qu’elle avait sans doute des bonnes intentions mais ce n’est pas une bonne Première ministre, et je pense que ça va continuer à être catastrophique. »
Cette autre personne est encore plus catégorique :
« Elle devait partir depuis longtemps, depuis des semaines ! ll y a au moins 17 personnes qui sont prêtes à lui succéder ; les prétendants sont nombreux mais il va falloir réduire leur nombre à deux pour que les militants puissent faire un choix. »
Les Londoniens craignent que la succession de Theresa May prenne encore du temps et entretienne ce climat d’incertitude qui pèse sur l’économie.
Ils craignent également que ce soient les « hard brexiters », les partisans d’un Brexit dur, c‘est-à-dire d’une sortie sans accord, qui lui succèdent et que la situation empire.
RFI