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Tirs à balles réelles à Hong Kong : les pro-démocratie sous le choc !

La police de Hong Kong a eu recours aux gaz lacrymogènes samedi pour disperser des manifestants qui lançaient divers projectiles dans le cadre d'une nouvelle journée d'action contre les autorités du territoire semi-autonome chinois. /Photo prise le 24 août 2019/REUTERS/Tyrone Siu

Selon RFI, les violences ont franchi un nouveau seuil à Hong Kong. Après des semaines d’affrontements musclés entre militants pro-démocratie et forces de l’ordre. Hier, mardi 1er octobre, la police a ouvert le feu à balles réelles. L’un des manifestants, Tsang Chi-kin, a été grièvement touché à la poitrine. Les proches du jeune homme ont organisé une conférence de presse improvisée dans son établissement scolaire aujourd’hui.

À l’initiative des camarades de classe de Tsang Chi-kin, ils ont installé une table dans la cour de son école. Une dizaine de jeunes gens masqués, dissimulés sous des écharpes. Tout le monde ici a peur dela police, peur d’être reconnu, mis en cause d’une manière ou d’une autre. Que disent-ils ? Ce jeune homme a été touché par un tir à bout portant est sans doute tiré d’affaire mais toujours dans un état grave. Malgré les nombreuses caméras présentes au moment des faits, malgré les images qui circulent, la police prétend qu’il s’agit de légitime défense.

Agressions pures et simples

Les jeunes gens présents ce matin parlent d’agression pure et simple. Et ils insistent sur les règles de maintien de l’ordre. La police, disent-ils, avait toujours parlé de réponse proportionnée. « Où en êtes-vous lorsque vous tirez à balle réelle sur quelqu’un qui se trouve à 50 cm de vous ? On ne peut ni expliquer, ni oublier, ni pardonner », concluent-ils. Il faut continuer à se battre. Encore une preuve du fossé qui se creuse entre la jeunesse et les forces de sécurité.

Stephen Lo, chef de la police de Hong Kong, a défendu ses troupes hier soir, lors d’une conférence de presse. Les policiers n’avaient selon lui par le choix : ils se devaient de protéger leurs collègues. « À de très nombreuses reprises, des émeutiers ont tenté de s’en prendre à la police, en faisant usage de cocktails Molotov. Les forces de l’ordre ont été prises à partie par des individus très déterminés et armés de barres métalliques. Les avertissements verbaux de la police n’ont pas suffi à faire baisser le niveau de tension », a-t-il affirmé.

Le chef la police de Hong Kong a aussi justifié ce tir à balles réelles. « La décision d’ouvrir le feu était donc légale et raisonnable, a-t-il poursuivi, car les policiers craignaient pour leur vie, ils subissaient des jets continus de briques et de pierres les empêchant de se mettre hors de danger. L’officier qui a tiré sur un manifestant hostile armé d’une barre de fer n’a fait que protéger ses collègues au cours de l’une des journées les plus violentes et chaotiques que Hong Kong ait connu. »

Des militants pro-démocratie brandissent un téléphone portable. Il est fait référence au tir à balles réelles d’hier, à Hong Kong.

REUTERS/Athit Perawongmetha

La nouvelle de ce tir s’était répandue en quelques minutes sur les réseaux sociaux, hier. Alors, quand la police a fait mine de charger la foule, c’était la panique, des milliers de personnes se sont enfuies en courant, ayant peur de se faire tuer. « J’arrive pas à me l’expliquer, la police devient folle. Depuis le début, ils sont de plus en plus agressifs. Maintenant, ils tirent des balles réelles, et il va y avoir des morts », disait une manifestante, au moment de l’apprendre.

Depuis des semaines, les manifestants réclament une enquête sur les violences policières. 

« On touche le fond là, dit ce jeune homme, masque à gaz autour du cou. Les flics ne nous traitent plus comme des humains. OK, chez nous, il y en a qui lancent des cocktails Molotov, mais toujours sur les bâtiments, jamais sur les flics eux-mêmes. On peut les insulter, les traiter de chiens, mais ça reste des humains, on ne veut pas les anéantir ; ce qu’ils font, ça me rend dingue et ça met tout le monde en colère, ça nous incite à aller encore plus loin », glisse-t-il

 

Frederic

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