Selon RFI, Le parquet de Paris a annoncé ce mercredi 13 novembre avoir ouvert une enquête préliminaire contre l’ancien ministre de l’Intérieur Pierre Joxe pour des faits de harcèlement et d’agression sexuelle.
À cinq jours d’un procès pour diffamation intenté contre une jeune femme qui l’avait accusé d’agression sexuelle, Pierre Joxe se retrouve visé par de nouvelles accusations. Celles-ci proviennent d’une ancienne auxiliaire de vie ayant travaillé au domicile de ce pilier de la mitterrandie entre septembre 2017 et décembre 2018, pour s’occuper de son épouse, atteinte d’une lourde maladie dégénérative et aujourd’hui décédée.
Dans sa plainte, cette Haïtienne de 40 ans affirme que l’ancien ministre de l’Intérieur aujourd’hui âgé de 84 ans avait d’abord installé « un climat d’incertitude (…) sur la pérennité de son contrat de travail ». Il se serait ensuite livré à des attouchements « d’une manière répétitive et quotidienne », de sorte qu’elle « était contrainte de recourir à un arrêt de travail en date du 2 juillet 2018 afin d’éviter les agressions permanentes de M. Joxe qui se faisait de plus en plus pressant et grossier ».
Saisi de cette plainte pour « agression sexuelle » et « harcèlement sexuel », déposée mardi, le parquet de Paris a annoncé mercredi soir avoir ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire parisienne.
Des accusations déjà en 2017
« Comme par hasard, cette histoire, encore plus rocambolesque que l’autre, débarque à quelques jours de l’audience au tribunal de Paris, car le dossier en face est vide », a réagi Pierre Joxe, joint par l’Agence France-Presse. « La manipulation qui est en cours sera facile à démonter », a-t-il assuré.
Le 18 novembre, l’ancien ministre sera en effet au tribunal correctionnel de Paris où il a assigné en diffamation d’Alexandra Besson connue sous le pseudonyme d’Ariane Fornia, fille de l’ancien ministre sarkozyste Éric Besson. En octobre 2017, en pleine éclosion de la vague #MeToo, la jeune femme avait accusé l’ex-président de la Cour des comptes de l’avoir agressée lors d’une représentation à l’Opéra Bastille à Paris en mars 2010, en lui mettant à plusieurs reprises la main sur la cuisse. Des faits prescrits.
Pierre Joxe avait dénoncé « un tissu de contre-vérités » et demandé « des excuses écrites et publiques », ce que l’écrivaine s’était refusée à faire. « Non seulement il n’aura pas mes excuses, mais je maintiens absolument tout ce que j’ai dit », avait-elle rétorqué à cette figure de la gauche, plusieurs fois ministre et ancien membre du Conseil constitutionnel.
Frederic