À remplir avant toute prise de parole sur la démocratie et les statuts internes.
Chers membres du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG,
Avant de convoquer les articles et de réclamer vos sièges, commencez par répondre à ces questions simples, en toute conscience, si toutefois elle existe encore. Si vous obtenez la moyenne, vous pourrez peut-être approcher le baobab sacré de la lutte. Sinon, prière de vous auto-réformer en silence.
1. Où étiez-vous quand Foniké Menguè, Billo Bah et Habib Marouane Camara ont disparu ???
Disparus. Enlevés. Zéro nouvelle. Et vous ? Zéro réaction. Zéro mot. Zéro couac.
2. Où étiez-vous quand Aliou Bah a été humilié dans un procès-simulacre ???
Jugé pour avoir pensé. Condamné pour avoir parlé. Son crime ? Lutter. Et vous ? Vous étiez occupés à relire les virgules du règlement intérieur.
3. Avez-vous levé le petit doigt pour Kassory Fofana, malade entre la vie et la mort à Coronthie ???
Ancien Premier ministre devenu otage de la vengeance. Vous ? Même pas une note de compassion. Ni tweet. Ni murmure.
4. Qu’avez-vous fait quand Cellou Dalein Diallo a été exproprié par décret ???
Le silence. Le grand. Celui des couards. Celui des stratèges à calcul différé.
5. Et quand Sidya Touré a été poussé à l’exil comme un malpropre ???
Encore un silence. Peut-être attendiez-vous que l’exil vous ouvre une porte. À défaut de colonne vertébrale, vous avez développé un excellent sens du vent.
6. Où sont vos condamnations des assassinats politiques, des rafles, des violences d’État ???
Des enfants tués. Des femmes traumatisées. Des militants disparus. Et vous ? Vous faisiez des PowerPoint sur les dysfonctionnements internes. Quelle noblesse.
7. Quelle est votre position sur la candidature du Général Doumbouya ???
Oui ? Non ? Peut-être ? Tant qu’il reste chef, vous restez muets ? Votre prudence est une lâcheté costumée.
8. Êtes-vous pour ou contre le retour à l’ordre constitutionnel ???
Dites-le clairement. Pas avec des formules molles. Pas dans une note de bas de page. Pas entre deux réunions Zoom.
9. Trouvez-vous normal qu’une transition militaire dure plus longtemps qu’un mandat élu ???
Trois ans. Puis encore. Et encore. Et toujours sans calendrier crédible. Mais vous, vous sortez vos stylos pour contester… un Bureau Exécutif. Vraiment ?
10. Avez-vous pleuré Sadiba Koulibaly ?
Militaire républicain, mort suspectement. Silencieux, comme d’habitude ? Oui. Car condamner la junte, ce n’est pas rentable dans votre stratégie de survie.
11. Et Célestin Bilivogui, lui aussi enterré dans l’oubli ???
Un mort en plus. Une injustice en trop. Mais visiblement, il n’était pas assez « stratégique » pour mériter vos indignations.
12. Que pensez-vous du pillage des ressources ? Des contrats opaques ? Des nominations d’amis incompétents ???
Rien ? Ou vous attendez d’en bénéficier vous-mêmes ? La critique est toujours plus facile quand on n’est pas au buffet.
13. Pourquoi vous taisez-vous sur la souffrance du peuple ???
Les jeunes dans les ghettos. Les exilés oubliés. Les blessés sans soins. Les prisonniers politiques sans espoir. Ah mais c’est vrai ! Ce n’est pas dans votre champ d’action, vous vous occupez de « textes ».
14. Et enfin, avez-vous le courage de répondre à tout ceci, devant les militants ???
Pas entre vous, dans un document Word. Mais devant la base. Celle qui marche. Celle qui pleure. Celle qui meurt.
Vous n’êtes pas des réformateurs.
Vous êtes des réformés par la peur.
Des comptables de virgules.
Des planqués de la conscience.
Des micro-opposants à géométrie variable.
Des exilés de la dignité.
Le grand baobab ne vous attend pas.
Il vous connaît. Il vous jauge.
Et chaque fois que vous parlez, il perd une feuille de honte.
Alpha Issagha Diallo
Militant, cauchemar des réformateurs